laire de la grande bataille gagnée par l’empereur aux portes de Dresde, le 27 août 1813, et donna à cette occasion des preuves remarquables de sang-froid et d’énergie. Un boulet de canon vint couper un homme en deux au-dessous de la fenêtre où il se trouvait occupé à trinquer avec l’acteur Keller. Celui-ci laissa tomber son verre ; Hoffmann, se tournant vers lui, vida le sien d’un trait, accompagnant son toast d’une sentence pbilosophique sur la mort. La nouvelle d’Agafia est une inspiration de cette journée. Lors de la nouvelle occupation de la ville par les Russes et les Autrichiens, le 21 novembre suivant, Hoffmann rédigea sous le feu des obus Le Poète et le Compositeur, dialogue critique aussi judicieusement pensé que spirituellement écrit.
Au mois de janvier 1814, Hoffmann ressentit une violente attaque de goutte ; mais il venait de retrouver avec bonheur, à Leipsick, son ami Hippel, alors titulaire d’une charge de conseiller d’état. Le rétablissement de l’ancien ordre de choses devait donner aussi à Hoffmann l’espoir de recouvrer dans la magistrature une des fonctions auxquelles ses anciens services et son éminente capacité lui donnaient les droits les plus légitimes, et Hippel s’empressa de solliciter en sa faveur. Mais, malgré les modestes prétentions d’Hoffmann, qui n’aspirait qu’à se voir pourvu d’un emploi d’expéditionnaire, ce ne fut qu’en qualité de surnuméraire qu’il obtint de rentrer dans les bureaux de Berlin. Il avait alors prés de trente-neuf ans.
Cependant le mérite individuel, qui l’avait toujours