la résistance de sa famille, pour obéir à une vocation invincible. Il fut élève de Vien, passa quatre ans en Italie, fut reçu membre de l’académie de peinture sur son tableau d’Ulysse enlevant à Philoctète les flèches d’Hercule, et mourut le 11 nov. 1809. — Le livre en question est écrit avec une élégante simplicité, et fort remarquable par la saine critique qui l’a dicté et la finesse des réflexions. On ne sera sans doute pas fâché de pouvoir comparer l’original à l’extrait incomplet et rapporté de mémoire par l’auteur allemand. Voici le passage correspondant de l’écrivain français :
« Une fierté sauvage, une bizarre, dure et brûlante énergie, une sorte de barbarie dans les pensées et dans la manière de les rendre, sont les caractères distinctifs de Salvator Rosa. Jamais il ne sentit ce que la nature a d’aimable, de doux et d’attendrissant ; il y vit ce qu’elle a de singulier, d’extraordinaire, d’effrayant. Il n’a choisi dans les campagnes que des sites sauvages, piquants par une effrayante nouveauté ; il ne peint jamais des plaines riantes, de riches vallons ; il peint d’arides déserts, de tristes rochers ; il choisit les plus affreux, et s’ils ne le sont pas, ils le deviennent par la manière dont il les rend.
» Ses arbres ne sont pas revêtus de cet épais et vert feuillage dont l’ombre est l’asile des bergers et des troupeaux. Il a peint ces troncs immenses qui portent dans leur forme terrible l’empreinte des ans et des tempêtes : sur leurs cimes nues, élevées, se reposent les aigles et les vautours ; ils ressemblent à ces grands vaisseaux long-temps tourmentés par les vents et par les combats, qui, sur les mers bruyantes, élèvent orgueilleusement leurs mâts dépouillés.
» En admirant ses paysages pittoresques, on ne désire jamais d’habiter de pareilles demeures. Soit par le choix qu’il a fait des sites, soit par la manière de les imiter, ils ressemblent toujours à ces lieux favorables aux assassinats,