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comme tous ceux qu’il avait composés, il les avait copiés dans les canzone de Frescobaldi et les motets de Carissimi.

« Tu en as menti par la gorge, misérable ! » s’écria Capuzzi dans la salle en se levant de son siége. On le fit taire de nouveau, et l’une de ses voisines le força de se rasseoir sur la banquette.

« Il est temps, reprit le Capuzzi du théâtre, de s’occuper d’une autre chose plus intéressante. » Il dit qu’il voulait donner le lendemain un grand régal, et que Pasquarello devait s’employer diligemment à fournir tout ce qui était nécessaire ; alors il déploya une liste complète des mets les plus recherchés et les plus chers, et à chaque plat mentionné, Pasquarello, sur sa consigne, en indiquait le prix, et recevait la somme équivalente.

« Pasquale ! fou ! enragé ! vaurien ! prodigue ! » Telles étaient dans la salle les interruptions de Capuzzi, dont la colère augmentait par degrès, à mesure que s’accumulaient les frais du repas le plus extravagant.

Quand la liste fut épuisée, Pasquarello demanda y signor Pasquale quel motif l’engageait à donner une fête aussi magnifique.

« C’est demain, répondit le Capuzzi de la scène, que doit luire le jour le plus heureux et le plus fortuné de ma vie ! Apprends, mon cher Pasquarello, que je célèbre demain les noces de ma chère Marianna ; je la marie à ce brave et excellent peintre, le jeune Antonio Scacciati. »

Capuzzi sur le théâtre n’eut pas plutôt prononcé