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disconvenir, avec signor Pasquale, que le maudite aventure ne pouvait s’attribuer qu’à un stratagème odieux dû à d’infâmes scélérats, le docteur Pyramide était resté toutefois mélancolique, et, quoiqu’il fût peu enclin aux idées superstitieuses, il avait l’esprit tellement frappé, qu’il voyait partout des fantômes, et se débattait péniblement contre de mauvais rêves et de sinistres pressentiments.

Pitichinaccio n’en était nullement à douter que ce ne fussent point des vrais diables de l’enfer embrasé qui avaient assailli signor Pasquale, et jetait de hauts cris à la moindre allusion qu’on pût faire à cette nuit d’horreur. Toutes les protestations de signor Pasquale pour lui persuader que les prétendus diables n’étaient autres que Salvator Rosa et Antonio Scacciati affublés de masques, restaient sans effet, car Pitichinaccio jurait en pleurant à chaudes larmes, que malgré son effroi il avait très-bien distingué la voix et la tournure du diable Fanferell qui lui avait pincé le ventre, ce dont il lui restait encore des taches brunes et bleues.

On peut s’imaginer quelle tâche pénible s’était imposée signor Pasquale pour parvenir à les déterminer tous les deux, le docteur Pyramide et le Pitichinaccio, à être encore une fois ses compagnons de route. Splendiano s’y décida le premier, après qu’il eut réussi à se procurer d’un moine Bernardin un sachet béni, plein de musc, dont ni les morts, ni les diables ne peuvent supporter l’odeur, et qui devait le prèserver de toute atteinte.

Pitichinaccio ne put résister à la promesse d’une