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un rôle très-important. C’est au théâtre de Musso, cher Antonio, que vous enleverez votre Marianna.

« Salvator, dit Antonio, vous m’abusez avec des espérances trompeuses ; vous convenez vous-même que signor Pasquale saura se tenir soigneusement en garde contre toute attaque ouverte : comment serait-il donc possible qu’il se résolût, après tant de désagréments essuyés à cette occasion, à faire une nouvelle apparition au théâtre de Musso ?

« Il est moins difficile que vous ne pensez de faire jouer un ressort qui l’y attire ; il le sera bien davantage d’amener le vieux à se rendre au théâtre sans ses compagnons. Mais, quoi qu’il en soit, il faut à présent, Antonio, faire vos préparatifs pour fuir de Rome avec Marianna, dès que l’instant favorable se présentera. Vous vous rendrez à Florence ; là vous serez déjà recommandé par votre art, et pour que vous ne manquiez à votre arrivée, ni de secours, ni de connaissances et de dignes appuis, je me charge d’y pourvoir. Nous allons nous reposer quelques jours, et puis nous verrons ce qu’il y aura à faire. Encore un coup, Antonio ! Bonne espérance : — Formica vous viendra en aide ! »