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nous avons traité Splendiano et Capuzzi ont éveillé la police de son nouchalant sommeil, et elle va maintenant nous harceler par tous les pauvres moyens dont elle dispose. Con arte e con inganno si vive mezzo l’anno, con inganno e con arte si vive l’altra parte. La fraude et la ruse nous font profit l’été durant ; ruse et fraude voilà notre ressource en hiver. — C’est l’avis de dame Catterina, et elle a raison. Notre étourderie, au reste, prête assez à rire ; nous avons agi en vrais écervelés, et je dois être surtout honteux, moi qui suis de beaucoup votre ainé. Dites, Antonio : quand même notre coup eût réussi, quaud même vous eussiez enlevé votre Marianna au vieux tuteur, où fuir avec elle ? où la tenir cachée ? et comment parvenir à faire consacrer votre union assez promptement pour que le vieux n’y pût mettre obstacle ? — Mais cet enlèvement, croyez-moi, se réalisera sous peu de jours ; j’ai initié à tout Nicolo Musso et Formica, et combiné avec eux un plan autant dire infaillible. Rassurez-vous donc, Antonio, signor Formica vous viendra en aide.

« Signor Formica ? répondit Antonio d’un ton indifférent et presque dédaigneux, en quoi peut me servir cet histrion ?

« Hoho ! s’écria Salvator, ayez plus de respect pour signor Formica, je vous en prie ; ignorez-vous donc que Formica est une espèce de magicien qui possède la science des secrets les plus merveilleux ? je vous le répète : signor Formica nous viendra en aide. — Le vieux Maria Agli le Bolonais, l’excellent docteur Graziano, est aussi du complot et y jouera