Page:Hoffmann - Contes fantastiques I.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

fice de son valet de pied, l’avait, d’après son ordre, suivi au théâtre, mais à un certain intervalle, Capuzzi ayant honte de ce malheureux déguenillé. Michel au retour avait observé la même consigne. Lors de l’apparition des spectres, lui qui n’avait pas peur, ni de la mort, ni du diable, se douta aussitôt du piège et courut à toutes jambes dans les ténèbres jusqu’à la porte del popolo, d’où, ayant donné l’alarme, il revint, avec les sbires qui s’y trouvaient réunis, juste au moment, comme on l’a vu, où les faux diables assaillaient le pauvre Capuzzi et se disposaient à l’enlever, ainsi que les premiers fantômes avaient fait du docteur Pyramide.

Malgré l’ardeur du combat, l’un des jeunes peintres s’était cependant aperçu qu’un homme, portant entre ses bras Marianna évanouie, avait gagné la porte de la ville, et que signor Pasquale, comme si du vif-argent eût donné le branle à ses jambes, s’était mis à courir sur ses pas avec une agilité surprenante ; il avait aussi distingué à la clarté des flambeaux quelque chose de rayonnant pendu à son manteau et miaulant, ce qui ne pouvait être que l’infortuné Pitichinaccio.

Le docteur Splendiano fut trouvé le lendemain matin près de la Pyramide de Cestius, accroupi en rond comme une boule, et dormant d’un profond sommeil, enfoncé dans sa perruque ainsi que dans un nid chaud et moelleux : quand il fut réveillé, il délira, et l’on eut beaucoup de peine à le convaincre qu’il se trouvait encore sur ce globe sublunaire et à Rome même. Enfin, ayant été ramené chez lui, il re-