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du pauvre Pitichinaccio, et il gémissait d’une vois plaintive, maudissant sa déplorable existence.

Lorsque la représentation fut achevée, signor Pasquale attendit que tous les spectateurs fussent sortis de la salle, et déjà l’on avait éteint toutes les chandelles, hors une seule à laquelle signor Splendiano alluma un petit bout de bougie, quand Capuzzi et ses dignes compagnons, ainsi que Marianna, se mirent en route, avec lenteur et précaution, pour retourner chez eux.

Pitichinaccio pleurait et criait. Capuzzi se vit obligé, à son grand dépit, de le prendre sur son bras gauche, tandis qu’il donnait le droit à Marianna. Le docteur Splendiano ouvrit la marche avec son petit bout de flambeau, tellement chétif et mal nourri qu’il les éclairait tout juste assez pour faire ressortir d’autant mieux la profonde obscurité de la nuit.

Ils étaient encore assez éloignés de la porte del popolo, quand ils se virent tout d’un coup accostés par quatre grandes figures enveloppées dans de larges manteaux.

Au même instant la bougie fut éteinte dans les mains du docteur et jetée à terre. Capuzzi et Splendiano restaient incapables d’articuler une seule parole. Soudain une lueur blafarde jaillit, on ne savait d’où, sur les quatre inconnus, et quatre visages pâles comme la mort, rangés devant le docteur Pyramide tenaient horriblement fixés sur lui leurs yeux creux privés de mouvement. — « Malheur, malheur, malheur à toi ! Splendiano Accoramboni ! » Ainsi