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Contre

d’infirmité dont il était atteint. Je me trouvais précisément dans sa chambre lorsque je le vis tout-à-coup appuyer sa main sur sa poitrine, ou plutôt sur la région de l’estomac, en poussant de pénibles soupirs, et paraissant souffrir des douleurs aiguës. Bientôt il lui fut impossible d’articuler une parole, et il fut obligé de se jeter sur le sofa. Et puis, ce furent ses yeux qui perdirent la faculté visuelle, et il devint raide et immobile comme une statue. Enfin, il tressaillit subitement comme s’il se réveillait au milieu d’un rêve, mais ses membres affaiblis étaient incapables du moindre mouvement. Je lui envoyai mon médecin qui, après avoir essayé en vain de plusieurs remèdes, employa le traitement magnétique, et il parut en résulter un certain bien-être^ Toutefois, il dut renoncer bientôt à cet expédient ; car il ne pouvait opérer l’assoupissement de son malade, sans se sentir accablé lui-même d’un malaise indéfinissable. Il avait du reste gagné complètement la confiance de l’officier. Celui-ci lui apprit que dans ces moments de crise extraordinaire, il voyait surgir devant soi l’imagç d’une femme qu’il avait connue à Pise ; il lui semblait alors que des regards brûlants pénétraient dans son intérieur, ce qui lui faisait éprouver d’insupportables souffrances, auxquelles il n’échappait que pour tomber dans un complet état de syncope. 11 ressentait constamment, à la suite de ces accès, de sourdes douleurs de tête et une prostration générale, comme s’il eût abusé des jouissances amoureuses. Mais jamais il n’entra dans aucun détail sur les relations particulières qui avaient pu