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Conte*

prenant de réalité une scène tout-à^fait indépendante du premier. Nous sommes transportés tout d’un coup dans des contrées éloignées, et nous nous trouvons en rapport avec des gens que nous avions complètement oubliés depuis bien des années. Bien plus ! ce sont quelquefois des personnes absolument étrangères, et que nous ne devons connaître que longtemps plus tard, qui s’offirent dans le même cas à notre rencontre. Cette exclamation familière à chacun : mon Dieu ! e’e$t étonnant comme il me semble déjà connaître cet homme ou xette femme ! je suis bien sûr d’avoir vu cette personne-là quelque part 1 cette exclamation, dis-je, quand l’impossibilité de cette prétendue connaissance antérieure est évidemment démontrée* n’est peut-être due qu’aux souvenirs confus d’un des rêves dont je parle. Mais que diriez-vous s’il était prouvé qu’un principe intellectuel externe pût être le mobile de ces irruptions soudaines d’images inconnues qui se jettent à la traverse de nos idées d’une manière si brusque et si saisissante ? Que diriez-vous si une volonté étrangère avait la puissance,dans cer-’ taines conditions données, de provoquer en nous* même sans excitation matérielle, le pâtiment magnétique en absorbant en elle nos propres facultés agis-* santés ?

sMads cela nous conduirait tout droit, l’interrompit quelqu’un en riant, à la doctrine des ensorcellements, des talismans, des miroirs magiques et autres superstitions extravagantes et grossières d’une époque non moins stupide qu’elle est vieille. » Eh ! reprit le médecin, peut-on dire d’une épo-