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lui en posant mes pattes sur ses épaules, témoignant avec vivacité de mon plaisir et de mon approbation, de la manière expressive dont nous parlions tout-à-l’heure. Alors, il m’embrassait avec tendresse, et s’écriait : « Ah, Benfatto ! (il m’appelait ainsi en mémoire de notre première rencontre) tu m’as compris ! chien sensible et judicieux ! ne devrais-je pas renoncer à jouer devant d’autres que toi ! — Tu ne me quitteras jamais. »

MOI.

Il t’appelait donc Benfatto !

BERGANZA.

Je le rencontrai pour la première fois dans le beau parc qui touche à la porte N…. ; il paraissait occupé à composer, car il était assis sous un berceau, tenant à la main une feuille de papier à musique et un crayon. Au moment où il se levait impétueusement en s’écriant, dans un ardent enthousiasme : « Ah ! Ben fatto3 ! » je me trouvais à ses côtés, et je me serrai contre lui de la même manière affectueuse qu’a déjà mentionnée l’enseigne Campuzano. — Hélas ! pourquoi n’ai-je pu rester le compagnon du cher maître de chapelle ! je menais une vie si heureuse ! Mais…

MOI.

Arrête, Berganza ! je me rappelle avoir entendu parler de Jean Kreisler. On disait, ne prends pas cela en mauvaise part, que de tout temps il avait été