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moins que tu ne sois du nombre de ces gens qui ne trouvent rien d’étonnant a ce que les cerises fleurissent, et peu à peu se transforment en fruits mûrs, parce qu’alors ils peuvent les manger, mais qui traitent d’absurde tout ce dont ne les a pas convaincus le témoignage charnel de leurs sens. Ô licencié Péralta ! licencié Péralta !

MOI.

Ne t’emporte pas, mon cher Berganza ! c’est, comme on dit, une fragilité de la nature humaine ; garde-toi d’attribuer à un autre motif le doute qui s’élève malgré moi dans mon esprit pour le miraculeux.

BERGANZA.

Tu me mets sur la voie de la question spéciale que je traiterai moi-même tout-à-l’heure. — Bref, je traversai donc en courant les champs et les prairies, et je ne te dirai pas comment je profitai du bon accueil que je recevais tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre, comme cela m’était arrivé déjà antérieurement. Mais hélas ! d’année en année j’éprouvais, d’une manière toujours plus sensible, au retour de l’époque fatale, les effets pernicieux du maudit enchantement opéré sur moi par les infâmes sorcières. — Si tu me promets de ne pas te formaliser de ce que je pourrais dire de choquant pour tes semblables, et si tu veux t’abstenir de me chercher chicane sur les expressions impropres ou défectueuses que j’emploierai peut-être, j’essaierai de le peindre...