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voudrais seulement pouvoir dire le et non pas la patte, mais cela m’est interdit par vos rigides vocabulaires patentés !) Je disais donc : comme je possède une adresse et une énergie toutes particulières dans mes pattes de devant, je terrassai mon antagoniste, et je le saisis fortement entre mes dents incisives, sans m’embarrasser du misérable feu d’artifice qui jaillissait à la fois de ses yeux, de son nez, de sa gueule et de ses oreilles. Les sorcières se mirent alors à pousser des hurlements lamentables, et à se rouler par terre en lacérant jusqu’au sang, de leurs ongles crochus, de leurs doigts osseux, leurs mamelles pendantes. Mais je ne lâchais pas ma proie. — Un bruissement d’ailes agite tout-à-coup les airs, et voilà qu’une vieille petite mère toute grise, à cheval sur un hibou, descend auprès de moi. Elle ne ressemble en rien aux autres sorcières. Son œil vitreux semble me sourire, et me pénètre d’une façon prestigieuse. « Montiela ! » s’écrièrent les sept femmes de leurs voix glapissantes. Une crispation soudaine ébranle convulsivement tous mes nerfs… Je lâche mon ennemi, qui s’enfuit, en gémissant et en criant, sur un rayon de feu d’un rouge sanguin. — Une épaisse vapeur m’environne… l’haleine me manque… je perds connaissance… je tombe ! —

MOI.

Arrête, cher Berganza ! tes récits sont vraiment empreints d’un coloris si énergique !… je vois la Montiela, et les battements d’ailes de son hibou me