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que instant malgré moi sur les arbres pour voir si quelque lézard à face humaine n’est pas là à nous épier avec son rire diabolique.

BERGANZA.

Au cri de Montiel ! Montiel ! qui retentissait dans l’espace, j’entendis tout près de moi des voix glapissantes répondre Montiel ! Montiel ! Et tout d’un coup je me vis entouré de sept vieilles femmes maigres et gigantesques. Sept fois mes yeux crurent reconnaître la maudite Cagnizares, et pourtant ce n’était aucune de ces mégères ; car telle était pour ainsi dire l’identité multiple de toutes ces figures ridées et édentées, avec leurs yeux verts étincelants et leurs nez crochus de hiboux, que les traits les plus connus en recevaient un aspect étranger, et les plus étrangers une apparence connue. Elles commencèrent à chanter d’une voix aigre et perçante en faisant de hideuses grimaces, et en tournant avec frénésie autour de la chaudière, de sorte que leurs chevelures noires comme le charbon flottaient en serpentant dans les airs, et que leurs robes en haillons laissaient voir leur dégoûtante et jaune nudité. Le gros chat noir dominait cette musique infernale de ses miaulements aigus, et projetait autour de lui mille étincelles, en éternuant et en soufflant à la manière de ces animaux. Il sautait au cou tantôt de l’une, tantôt d’une autre de ces harpies, et alors chacune d’elles le tenant embrassé étroitement, dansait avec lui en tournant comme un tourbillon, tandis que les autres restaient immobiles. — Cependant