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MOI.

Ah ! Berganza, j’entrevois de nouveaux malheurs ; mais achève !

BERGANZA.

Tu vois comme m’émeut ce récit. À présent encore, l’apparition de cette nuit fatale est aussi présente à mes yeux que le premier jour. Mon existence… Mais je ne veux pas anticiper.

MOI.

Continue donc.

BERGANZA.

Mon ami ! il est bien commode d’écouter, tandis que le narrateur se consume et s’épuise à formuler convenablement et à arrondir en belles périodes les pensées tumultueuses de son âme. — Je me sens très-faible, et ne désire rien tant qu’une saucisse bien accommodée, mon régal de prédilection ; mais, puisqu’il est impossible de se la procurer ici, il faut bien que je poursuive ma narration en restant sur mon appétit.

MOI.

Je suis bien curieux d’apprendre le dénouement de ton aventure, quoique je ne puisse me défendre d’une frayeur secrète. Je ne trouve plus rien d’extraordinaire à t’entendre parler, mais je regarde à cha-