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pour célébrer avec toi ton heureux mariage, et je veux te faire un cadeau en souvenir de notre amitié ; je vais te donner un de mes ouvrages. a A ces mots, il appela deux domestiques qui apportèrent un grand tableau superbement encadré, où étaient représentés maître Martin avec ses compagnons Conrad, Frédéric et Reinhold travaillant au grand tonneau, au moment où la charmante Rosa parait dans l’atelier.

Tout le monde admira la vérité d’expression des figures et la magie du coloris. « Eh 1 mon ami, dit Frédéric en souriant, c’est là sans doute ton chefd’œuvre comme maître tonnelier ; le mien est en bas dans le vestibule ; mais bientôt j’en ferai aussi un autre.

»Va ! je sais tout, répondit Reinhold, et je t’estime bienheureux. Surtout, sois fidèle A ton art qui, mieux que le mien, s’allie avec la vie de ménage et des habitudes tranquilles. »

Au repas de noces, Frédéric fut placé entre les deux Rosa, et vis-à-vis de lui maître Martin était assis entre Conrad et Reinhold. Alors monsieur le conseiller Jacob Paumgartner emplit jusqu’au bord la jolie coupe ciselée de Frédéric, et porta la santé de maître Martin et de ses braves compagnons. La coupe fit le tour de la table, et tous les honorables maîtres, à qui le vieux gentilhomme Henri de Spangenberg donna d’abord l’exemple, burent tour à tour à la santé de maître Martin et de ses braves compagnons.