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que Reinhold. Car, bien qu’il prenne souvent un ton diablement haut, cependant on le comprend toujours très-bien. Je gagerais, quoi qu’il fasse pour nous donner le change, qu’il a été militaire. C’est pour cela qu’il s’entend si bien encore au métier des armes, et il en a même gardé certaines manières chevaleresques qui ne lui vont pas du tout mal. — Eh bien, chère Rosa ! dites-moi sans détour lequel des trois compagnons vous plaît le mieux ?

a Ne m’interrogez pas sur un point si délicat, chère dame Marthe ! répondit Rosa. Mais ce qu’il y a de certain, c’est que je ne juge pas Reinhold de la même manière que vous. Je conviens pourtant qu’il a dé toutes autres manières d’agir que les gens de sa profession, et qu’il me semble, quand jel’ëntends parler, voir s’ouvrir devant moi, avec un charme singulier, un beau jardin rempli des fleurs les plus brillantes et de fruits magnifiques tels qu’il n’en existé pas sur la terre ! Depuis que Reinhold est ici, j’envisage taillé choses sous un aspect tout différent, et j’en vois aussi distinctement une multitude d’autres dont les images confuses étaient enfermées dans les plus sombres replis de mon âme. a

La dame Marthe se leva, et s’en allant elle menaça Rosa du doigt par un geste amical, et lui dit : « Eh , eh I Rosa I ainsi c’est donc Reinhold qui sera l’élu de ton cœur ? Je ne l’aurais ni supposé ni pressenti. a

a Oh, chère dame Marthe ! répliqua Rosa en la reconduisant vers la porte, je vous prie de ne rien sup-