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POST-SCRIPTUM

DU VOYAGEUR ENTHOUSIASTE.



– Quels sont les traits réfléchis dans ce miroir ? – Sont-ce bien les miens ? – O Julie ! – Giulietta ! – image céleste – esprit infernal ! – Angoisses, ravissement. – Extase et désespoir !…

Tu vois, mon cher Théodore-Amédée Hoffmann ! qu’évidemment une puissance mystérieuse, occulte, ne s’introduit que trop souvent dans ma vie réelle, et vient corrompre les plus doux rêves de mon sommeil, en jetant sur mon chemin les figures les plus fantastiques.

Encore tout rempli des apparitions de la nuit de Saint-Sylvestre, je suis presque tenté de croire que mon conseiller de justice était en réalité une véritable poupée de sucre candi, sa brillante société un étalage de la Noël ou du jour de l’an, et la charmante Julie cette séduisante création de Rembrandt ou de Callot, qui déroba frauduleusement au pauvre Érasme Spikher son reflet si ressemblant et si beau.

Daigne me pardonner.