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La vie joyeuse de R....sitten fut troublée par l’arrivée d’un personnage qu’on aurait dû croire fait pour y participer. C’était Hubert, frère cadet de Wolfgang, lequel s’écria à sa vue, en devenant pâle comme la mort : « Malheureux ! que viens-tu faire ici ? » — Hubert accourait se jeter dans les bras de son frère, mais celui-ci, le saisissant violemment, l’entraîna dans une chambre écartée, et s’y enferma avec lui. Ils y restèrent plusieurs heures ensemble ; enfin Hubert descendit seul, et, d’un air troublé, demanda ses chevaux. Le justicier s’étant avancé à sa rencontre, il voulait passer outre ; mais V., pénétré de l’idée que ce rapprochement devait amener l’extinction de la haine mortelle qui divisait les deux frères, le sollicita à demeurer encore au château deux heures au moins ; et dans le même moment le baron intervint aussi, criant à haute voix : « Reste ici, Hubert ! tu réfléchiras ! »

Les regards d’Hubert devinrent moins sombres ; il reprit contenance, et tandis qu’il jetait en arrière