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À peine de retour à K...., mon grand-oncle se plaignit, plus que de coutume, du dérangement apporté à sa santé par la fatigue de ce voyage périodique. Ses attaques de goutte revinrent accompagnées d’un silence morose, auquel il ne faisait trêve que pour se livrer à de violents accès de mauvaise humeur. Un jour, je fus appelé auprès de lui en toute hâte ; il venait d’être frappé d’un coup d’apoplexie, et je le trouvai étendu raide sur son lit, tenant dans sa main une lettre chiffonnée qu’il serrait convulsivement. Je reconnus l’écriture de l’intendant de R....sitten ; mais, absorbé par ma douleur, je n’osai m’emparer de cette lettre, et la mort du vieillard me paraissait imminente. Cependant, avant l’arrivée du médecin, le pouls avait recommencé à battre, et l’énergique constitution de mon oncle triompha de cette dangereuse attaque. Le jour même, le docteur le déclara hors de danger.

L’hiver fut plus opiniâtre que jamais, et suivi