pluvieuse, dans un quartier éloigné, et je regagnais en toute hâte ma demeure, située dans la rue Frédéric. Mon chemin me conduisait devant le théâtre ; la musique bruyante des timbales et des trompettes que j’entendis en passant, me fit souvenir qu’on donnait l’Armide de Gluck, et j’étais sur le point d’entrer, lorsqu’un singulier monologue qui vint à moi au-dessous de la fenêtre d’où l’on distinguait presque tous les tons de l’orchestre, fixa mon attention. ― Voici que vient le roi. ― Ils jouent la marche. ― Roulez, roulez, timbales ! ― Bien ! vigoureusement ! Oui, oui, il faut recommencer ce trait onze fois ; autrement la marche ne serait plus une marche. ― Ah ! ah ! Maëstoso. ― Graduez cela lentement, mes enfants. ― Voyez, voilà un violon qui traîne la semelle ! ― Allons, reprenez pour la douzième fois, et
Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 8, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/213
Cette page n’a pas encore été corrigée
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6d/Hoffmann_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_t._8%2C_trad._Lo%C3%A8ve-Veimars%2C_1830.djvu/page213-1024px-Hoffmann_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes%2C_t._8%2C_trad._Lo%C3%A8ve-Veimars%2C_1830.djvu.jpg)