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mais on ne les trouve qu’au-delà des portes d’ivoire. Il est encore plus difficile de sortir de cet empire. On y vogue, on y tourne, on y tourbillonne. Beaucoup de ces voyageurs oublient leur rêve dans le pays des rêves ; ils deviennent eux-mêmes des ombres au milieu de tous ces brouillards. Quelques-uns s’éveillent et sentent ; ils s’élèvent, et gravissent ces cimes mobiles : enfin ils arrivent à la vérité ! Le moment est venu ; ils touchent à ce qui est éternel, à ce qui est indicible ! ― Voyez ce soleil ; c’est le diapason d’où les accords, semblables à des astres, vous plongent et vous enveloppent dans des flots de lumière. Des langes de feu vous environnent, et vous garrottent comme un nouveau-né, jusqu’à ce que Psyché[1] vous dégage et vous entraîne au séjour de l’harmonie.

  1. L’âme