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I 2 CONTES FANTASTIQUES. mine, M. Pérégrinus Tyss possédait une belle fortune que lui avait laissée son père, M. Balthasar Tyss, riche négociant. Mais M. Pérégrinus Tyss ne semblait nullement disposé à se marier ; car, il était en général fort timide et misanthrope, et il témoignait particulièrement une idiosyncrasie singulière contre le sexe féminin. Le voisinage d’une femme faisait découler des gouttes de sueur de son front, et lorsqu’une jeune et jolie fille lui adressait directement la parole, il tombait dans un état d’anxiété qui lui liait la langue, et qui faisait subir à tous ses membres un tremblement nerveux. C’est sans doute par ce motif qu’il avait choisi une gouvernante d’une laideur si parfaite , qu’elle passait dans le quartier pour une curiosité d’histoire naturelle. Ses cheveux noirs et gris se mariaient fort bien avec ses