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Les deux amans pleins d’effroi se séparèrent ; Edmond courut à son chevalet, Albertine à son fauteuil où elle était censée se faire peindre. — Mais, dit le conseiller privé en reprenant haleine : mais, mademoiselle Albertine, que faites-vous donc ? D’abord, vous walsez au milieu de la nuit avec un jeune homme que je n’ai pas l’honneur de connaître, et maintenant à la sainte clarté du jour ! O juste ciel ! est-ce donc là une conduite décente pour une fiancée !

— Qui donc est fiancée ! s’écria Albertine. De qui parlez-vous, monsieur ? de qui parlez-vous ?

— De vous, créature céleste ! dit le conseiller privé. De qui donc, si ce n’est de vous ? Votre père ne m’a-t-il pas accordé depuis long-temps cette jolie main qu’en dépit de ma colère, je voudrais couvrir de baisers ?