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gens de police ! accourez ! arrêtez, arrêtez ce coquin qui m’a volé mes jambes ! — Aussitôt, et subitement, tout devint sombre et silencieux dans la maison de ville, et ma voix retentissait sans écho dans les airs. Déjà je m’abandonnais à mon désespoir, lorsque le fantôme revint et me jeta mes jambes au visage. Je me relevai en toute hâte, et je me précipitai dans la rue de Spandau. Mais au moment où, la clef de ma maison à la main, je me disposais à ouvrir la porte, je me trouve moi-même, — oui, moi-même, — devant moi, et je me regarde d’un air effaré, avec les mêmes yeux ronds et noirs que je porte en mon visage. Je recule plein d’horreur, et je me trouve dans les bras d’un homme qui m’étreint fortement. A la pique qu’il porte en main, je reconnais le garde de nuit. — Mon cher gardien, lui dis-je plein de trouble, de grâce chassez-moi le filou de