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nades, à l’église, dans les cafés ; il lisait sans choix tout ce qui se trouvait sous sa main, pourvu qu’il y fût question de l’ancien temps, car il haïssait le nouveau. C’est ainsi qu’il étudiait dans un café un traité d’algèbre, le lendemain le règlement de cavalerie de Frédéric-Guillaume Ier, et le merveilleux livre intitulé : « Cicéron présenté comme grand bavard et grand gausseur, en dix discours ; 1720. » Avec cela, Tusmann était doué d’une effroyable abondance de mémoire. Il avait coutume de noter tout ce qui le frappait dans un livre, et puis de parcourir ces notes qu’il n’oubliait plus jamais. Il en résulta que Tusmann devint un Polyhistor, un vivant dictionnaire de conversation qu’on feuilletait chaque fois qu’on avait besoin d’un renseignement sur les sciences ou sur l’histoire. S’il arrivait par grand hasard qu’il ne fût pas en état de le fournir,