Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

mode, qu’elle chante les airs les plus nouveaux, et qu’elle a reçu des leçons de forté-piano de Lauskar ; personne n’ignore non plus qu’elle excelle dans la danse, qu’elle dessine les fleurs à se méprendre, et qu’elle est d’un tempérament gai et agréable. Chacun sait aussi qu’elle porte, dans un petit livre de maroquin doré sur tranche, les pensées de Goethe, de Jean Paul et d’autres hommes supérieurs, écrites avec un soin infini, et surtout qu’elle ne commet jamais une faute de grammaire.

L’entretien dura long-temps. Mademoiselle Albertine déploya beaucoup de sentimentalité, de goût poétique ; elle cita des vers, et vanta l’influence des beaux-arts sur les belles âmes ; Edmond, devenu plus hardi, et encouragé par l’obscurité, prit la main d’ Albertine et la pressa contre son cœur ; Albertine retira sa main, mais seulement pour la délivrer