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Une lettre du colonel adressée à sa femme, et un billet que le major écrivit à Angélique, achevèrent de dissiper tous les soucis. La paix avait été conclue dans la capitale de la France.

Angélique était ivre de joie et d’espérance, et c’était toujours le comte qui parlait avec feu des actions d’éclat de Maurice et du bonheur qui souriait à la jolie fiancée. Un jour enfin, il prit la main d’Angélique, et, la portant à son cœur, il lui demanda si elle le haïssait encore comme autrefois. Rougissant de honte, et les yeux humides de larmes, Angélique répondit qu’elle ne l’avait jamais haï, mais qu’elle aimait trop Maurice pour n’avoir pas rejeté avec horreur toute autre union. Le comte la regarda avec gravité, et lui dit solennellement : — Angélique, regardez-moi comme un père. — Et il déposa sur son front un baiser que la pauvre enfant souffrit, car