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dont les regards étaient radieux. Le comte s’approcha d’Angélique, prit sa main, et la contempla en souriant douloureusement et d’un air amer. Angélique balbutia, et dit presque en défaillant : — Oh !… ces yeux !…

— Vous pâlissez comme la première fois que j’entrai dans ce salon, mademoiselle, dit le comte. Suis-je encore à vos yeux un spectre effrayant ? Non. Remettez-vous, Angélique ; ne craignez rien d’un homme inoffensif, qui vous aime avec toute la tendresse, avec toute l’ardeur d’un jeune homme ; qui ne savait pas que vous aviez donné votre cœur, et qui était assez insensé pour prétendre à votre main. Non ! — La parole même de votre père ne me donne pas le moindre droit à une félicité que vous seule pouvez dispenser. Vous êtes libre, mademoiselle ! mon regard même ne doit plus vous rappeler l’effroi qu’il