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et Dagobert essaya de se mêler à la conversation, qui se traîna languissamment. Pendant ce temps, Marguerite chantonnait quelques couplets de chansons françaises, et agitait ses pieds comme si elle eût cherché à se rappeler quelques pas de contredanse, tandis que personne n’osait bouger. Chacun se sentait à l’étroit dans sa poitrine ; la présence de l’étranger les accablait comme l’atmosphère d’un temps d’orage, et les paroles expiraient sur leurs lèvres en contemplant les traits livides de cet hôte inattendu. Cependant on ne pouvait rien découvrir d’inaccoutumé dans son ton et ses manières, qui indiquaient un homme bien élevé et plein d’usage. L’accent prononcé avec lequel il parlait le français et l’allemand donnait à croire qu’il n’était né ni en Allemagne ni en France.

La baronne respira enfin lorsqu’un