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ne vient pas, j’en deviendrai fou ! — Maurice, je veux te confier un horrible secret. — Tu sais que j’ai séjourné quelques années à Naples. Là je vis la fille d’une des familles les plus considérées, et j’en devins éperdûment épris. Cet ange s’abandonna entièrement à moi, ses parens m’agréèrent, et l’union, dont j’attendais la bonheur de ma vie, fut résolue. Le jour du mariage était déjà fixé, lorsqu’un comte sicilien se présenta dans la maison et s’efforça de plaire à ma fiancée. Je cherchai une explication avec lui ; il me traita avec hauteur. Je l’attaquai alors ; nous nous battîmes, et je lui plongeai mon épée dans le sein. Je courus trouver ma fiancée. Je la trouvai en larmes ; elle me nomma l’assassin de son bien-aimé, elle me repoussa avec horreur, jeta des cris de désespoir, et lorsque je pris sa main elle tomba sans vie, comme si elle eût été touchée par un