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mitié de nos semblables. Il était d’une haute taille, noble et dégagée ; ses traits réguliers et agréables ; d’une urbanité rare ; bon, généreux, et surtout brave comme un lion. Il savait être convive aimable ; mais souvent, au milieu de sa gaîté, une pensée sombre s’emparait tout à coup de lui, et son visage prenait une expression sinistre. Alors il devenait silencieux, quittait la société, et allait errer solitairement. En campagne il avait coutume, durant la nuit, de galoper sans relâche de poste en poste, et de ne s’abandonner au sommeil qu’après avoir épuisé toutes ses forces ; et en le voyant s’exposer sans nécessité aux plus grands dangers, chercher dans les batailles la mort, qui semblait le fuir, je ne pouvais douter qu’une perte irréparable ou une mauvaise action avait troublé sa vie.

» Arrivés sur le territoire français,