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— Tu prétendais tout-à-l’heure, lui dit Maurice, qu’on devait se garder de ces impressions ?

— Sans doute, répliqua Dagobert, quand on le peut, car elles ont souvent des suites funestes ; la crainte de la mort, un effroi continuel et une faiblesse d’esprit qui s’accroît de plus en plus par le monde fantasque dont nos rêveries nous entourent. Chacun n’a-t-il pas remarqué que, la nuit, le plus petit bruit trouble le sommeil, et que des rumeurs qu’on remarquerait à peine en d’autres temps nous agitent jusqu’à la folie ?

— Je me souviens encore très-vivement, dit Angélique, qu’il y a quatre ans, dans la nuit du quatorzième anniversaire de ma naissance, je me réveillai saisie d’une terreur qui dura plusieurs jours. Je cherchai vainement depuis à me rappeler le rêve qui m’avait causé cet effroi ; mais un jour, à demi endormie auprès de ma