Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 4, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

franchissant çà et là nos soldats endormis, je me mis à chercher le blessé ou le mourant. C’était une nuit silencieuse ; le vent du matin commençait seulement à souffler tout bas, tout bas, et à agiter bien doucement le feuillage. Tout à coup, pour la seconde fois, un long cri de douleur traversa les airs et retentit dans l'éloignement C’était comme si les esprits des morts se levaient du champ de bataille et appelaient leurs compagnons. Mon sein se gonfla , je me sentis saisir d’une horreur sans nom. — Qu’étaient toutes les plaintes que j’avais entendu sortir d’une poitrine humaine auprès de ce cri perçant ! Mes camarades se réveillèrent de leur sommeil. Pour la troisième fois le cri retentit dans l’espace, mais plus pénétrant et plus horrible. Nous restâmes immobiles d’épouvante ; les chevaux même devinrent inquiets, frappèrent du pied et se dres-