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dit la baronne ; je l’attribue plutôt aux contes de nourrice et aux folles histoires dont on nous berce dans notre enfance.

— Non ! s’écria Dagobert avec vivacité ; non, baronne ! ces histoires, qui nous étaient si chères tandis que nous étions enfans, ne retentiraient pas éternellement dans notre âme s’il ne se trouvait en nous des cordes qui les répercutent. On ne saurait nier l’existence du monde surnaturel qui nous environne, et qui se révèle souvent à nous par des accords singuliers et par des visions étranges. La crainte, l’horreur que nous éprouvons alors, tient à la partie terrestre de notre organisation : c’est la douleur de l’esprit, incarcéré dans le corps, qui se fait sentir.

— Vous êtes, dit la baronne, vous êtes un visionnaire, comme tous les hommes à imagination. Mais en entrant même dans vos idées, en croyant qu’il