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les victimes sont dès long-temps dépouillées, et où les convives sont invités pour le festin. — Comment peux-tu me chasser de ta demeure ? répondit l’homme. Tu vois que je suis nu et décharné ; comment pourrais-je aller dans la maison du riche ? Cependant, fais-moi faire un vêtement qui m’habille bien, et alors je te quitterai. — Il vaut mieux , pensa le juif, que j’emploie le peu que j’ai à renvoyer bientôt cet homme, que de le garder et de lui laisser consommer ce que je gagne avec tant de peine. Il tua donc son dernier veau, dont il avait espéré se nourrir bien long-temps avec sa femme. Il en vendit la chair, et acheta un bon vêtement pour l’étranger. Mais lorsqu’il monta avec le vêtement, l’homme, qui avait été d’abord maigre et décharné, était devenu gros et fort, de sorte que de partout l’habit lui était trop court et trop étroit. Le pauvre Juif se désola