Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portes-tu une épée moins lourde que celle de nos adolescens, ou gravis-tu les marches du palais ducal d’un pas moins léger que le plus jeune de tes pages ?

— Non, par le ciel ! s’écria Falieri en quittant brusquement la fenêtre. Non, par le ciel ! je ne ressens aucune des atteintes de la vieillesse.

— Eh bien ! donc, bois encore à longs traits toutes les jouissances que t’offre la terre. Élève celle que je t’ai choisie au rang de dogaresse, et les femmes seront forcées de la reconnaître pour la première en vertu et en beauté, comme les hommes te reconnaissent pour le plus vaillant et le plus sage. — Alors Bodoeri lui fit le portrait de la beauté qu’il lui destinait, et le colora de touches si vives que le vieux Falieri l’interrompit, plein d’impatience, pour lui demander où se trouvait ce modèle de perfection.