Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/95

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parler longuement, au milieu du conseil qui va s’assembler. Je ne me suis pas rendu de grand matin auprès de toi pour chercher les moyens de battre l’audacieux Doria, ou de rappeler à la raison Louis de Hongrie qui jette de nouveau un œil de convoitise sur nos ports de la Dalmatie. Non, Marino ; je n’ai pensé qu’à loi-méme, et, ce que tu n’aurais pas deviné sans doute, je suis venu pour te parler de ton mariage.

— Comment, dit le doge en lui tournant le dos et en jetant un regard impatient sur la mer, comment as-tu pu songer à pareilles choses ? Le jour de l’Ascension est encore éloigné. Alors, je l’espère, les ennemis de Venise seront vaincus, le lion adriatique triomphera de nouveau sur la mer qui l’a vu naître, et ma chaste fiancée trouvera en moi un époux digne d’elle.

— Ah ! s’écria Bodoeri avec impa-