Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mange, mon fils ; nous verrons ensuite ton bras.

En effet, la vieille mendiante avait tiré toutes ces choses du sac qui pendait sur son dos, comme une capuce ; elle les lui présenta. À peine Antonio eut-il mouillé de la fraîche boisson ses lèvres brûlantes, que la faim se réveilla en lui avec une force nouvelle. Il dévora les provisions qu’on lui offrait. Pendant ce temps, la vieille avait découvert le bras blessé ; elle trouva la blessure grave, mais en bon état de guérison ; et elle la couvrit d’un onguent qu’elle amollit en le réchauffant de son haleine. — Mais qui donc t’a si rudement frappé, mon pauvre garçon ? dit-elle. Antonio entièrerement remis, et en qui le feu de la vie s’était ranimé, était déjà debout, le poing fermé et les yeux étincelans.

— Ah ! s’écria-t-il, ce coquin de Nicolo voulait me tuer parce qu’on m’avait jeté