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à se placer au piano ; Antonie chanta et Crespel joua du violon jusqu’à ce que les deux taches rouges se montrassent sur les joues d’Antonie. Il leur ordonna alors de s’arrêter. Lorsque le jeune compositeur prit congé d’Antonie, elle poussa un grand cri et tomba saiîs mouvement. — Je crus, ainsi me le dit Crespel, je crus qu’elle était morte comme je l’avais prédit ; et, comme je m’étais préparé à l’événement le plus funeste, je restai calme et d’accord avec moi-même. Je pris par les épaules le compositeur que cet événement avait abattu, et je lui dis (Ici le conseiller prit sa voix modulée.) : « Puisqu’il vous a plu, mon cher maître, d’assassiner votre fiancée, vous pouvez vous retirer tranquillement, à moins qu’il ne vous plaise de rester jusqu’à ce que je vous plonge ce couteau de chasse dans le cœur, ce que je ne réponds pas de faire