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un sentiment de malaise indéfinissable s’emparait de moi ; j’étouffais, et je fus forcé de descendre de voiture pour respirer plus librement. Mais bientôt cet abattement augmenta jusqu’à la douleur physique. Il me semblait que j’entendais les accords d’un chœur céleste qui parcourait les airs. Les tours devinrent plus distinctes, je reconnus des voix d’hommes qui entonnaient un chant sacré.

— Que se passe-t-il ? m’écriai-je avec effroi.

— Ne le voyez-vous pas ? répondit le postillon qui cheminait sur son cheval. Ne le voyez-vous pas ? ils enterrent quelqu’un au cimetière !

En effet, nous nous trouvions près d’un cimetière, et je vis un cercle d’hommes vêtus de noir, entourant une fosse qu’on se disposait à combler. Je m’étais avancé si près de la colline où se trou-