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mes songes étaient remplis. Un soir, je trouvai Crespel dans la plus belle humeur ; il avait brisé un violon de Crémone, et il avait trouvé que les tables d’harmonie étaient placées une demi-ligne plus près l’une de l’autre que d’ordinaire. Quelle précieuse découverte pour la pratique ! Je parvins à l’enflammer en lui parlant de la vraie manière de diriger son instrument. Les grands et véritables maîtres du chant que cita Crespel, m’amenèrent à faire la critique de la méthode de chant, qui consiste à se former d’après les effets d’instrument. — Quoi de plus absurde ! m’écriai-je en m’élançant de ma chaise vers le piano que j’ouvris spontanément, quoi de plus absurde que cette méthode qui semble verser les sons un à un sur la terre ! Je chantai alors quelques morceaux nouveaux qui confirmaient mon dire, et je les accompagnai d’accords plaqués. Cres-