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remarquai un portant les traces d’une haute antiquité, et fort richement sculpté. Il était suspendu au dessus des autres, et une couronne de fleurs, dont il était surmonté, semblait le désigner comme le roi des instrumens.

— Ce violon, me dit Crespel, est un morceau merveilleux d’un artiste inconnu, qui vivait sans doute du temps de Tartini. Je suis convaincu qu’il y a dans sa construction intérieure quelque chose de particulier, et qu’un secret, que je poursuis depuis long-temps, se dévoilera à mes yeux, lorsque je démonterai cet instrument. Riez de ma faiblesse si vous voulez ; mais cet objet inanimé à qui je donne, quand je le veux, la vie et la parole, me parle souvent d’une façon merveilleuse, et lorsque j’en jouai pour la première fois, il me sembla que je n’étais que le magnétiseur qui excite le somnambule, et