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ler qui jouait de cet instrument. Moi-même je me mêlai à la foule immense que ce merveilleux concert avait rassemblée autour de la maison du conseiller, et je dois convenir, qu’auprès de cette voix pénétrante, le chant de la plus célèbre cantatrice m’eût semblé fade et sans expression ; jamais je n’avais conçu l’idée de ces sons si longtemps soutenus, de ces trillemens du rossignol, de ces gammes, s’élevant, tantôt jusqu’au son de l’orgue, et tantôt descendant jusqu’au murmure le plus léger. Il ne se trouvait personne qui ne fût sous le charme de cet enchantement, et lorsque la cantatrice gardait le silence, on entendait chacun reprendre haleine, tant le silence était profond. Il était près de minuit, lorsqu’on entendit le conseiller parler violemment ; une voix d’homme lui répondait et semblait lui faire des reproches, et la voix entre-