Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/26

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vant, il avait été question d’une cantatrice célèbre. On servit un rôti de lièvre. Je remarquai que Crespel séparait soigneusement sur son assiette, les os de la chair, et qu’il s’informa longuement de la patte, que la fille du professeur, enfant de cinq ans, lui apporta en riant.

Pendant le repas, le conseiller avait regardé plusieurs fois les enfans d’un air amical. Ils se levèrent à la fin du repas et s’approchèrent de lui, non sans quelque crainte toutefois et sans se tenir à trois pas. On apporta le dessert. Le conseiller tira de sa poche une jolie cassette dans laquelle se trouvait un petit tour d’acier. Prenant alors un os du lièvre qu’il avait mis à part, il se mit à le tourner, et confectionna avec une vitesse et une rapidité incroyables, de petites boîtes, des boules, des quilles, des corbeilles et mille autres bagatelles