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pliait le ciel de mettre un terme à sa déplorable existence.

» Il arriva un jour qu’un jeune homme de bonne famille, qui avait tout perdu au jeu, se tira un coup de pistolet dans la chambre même où le chevalier tenait sa banque. Son sang et les éclats de sa cervelle jaillirent sur les joueurs, qui se dispersèrent avec épouvante. Le chevalier seul resta indifférent, et demanda froidement s’il était d’usage de se séparer avant l’heure pour un fou qui n’avait pas de conduite au jeu.

» Cet événement produisit une grande sensation. Les joueurs les plus endurcis furent indignés de la conduite du chevalier ; tout le monde s’éleva contre lui. La police fit cesser sa banque. On l’accusa de déloyauté au jeu ; et son bonheur constant ne contribua pas peu à accréditer cette croyance. Il ne put réussir à se justifier ; et l’amende qu’on