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pandirent. Le chevalier évitait toutes les sociétés ; son amour se témoignait par la mélancolie la plus profonde ; il faisait sans cesse des promenades solitaires ; et il arriva qu’un jour, dans une des sombres allées de Malmaison, il rencontra tout à coup le vieux Vertua et sa fille.

» Angela, qui avait cru ne pouvoir jamais envisager le chevalier qu’avec horreur et mépris, se sentit singulièrement émue en le voyant devant elle, pâle, défait, tremblant et osant à peine lever les yeux vers elle. Elle savait que, depuis la nuit où elle l’avait vu, le chevalier avait entièrement changé sa façon de vivre. Elle, elle seule avait opéré ce changement ! elle avait sauvé le chevalier de sa ruine ; et la vanité d’une femme pouvait être flattée de tant d’influence. Aussi, après que le chevalier et son père eurent échangé quelques complimens, elle ne put s’empêcher de lui té-