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repoussant, s’approcha de la table de jeu, prit une carte d’une main tremblante, et la couvrit d’une pièce d’or. Plusieurs des joueurs regardaient le vieillard avec un étonnement profond, et le traitaient avec un mépris marqué, sans qu’il parût s’en émouvoir, sans qu’il prononçât une parole pour s’en plaindre.

» Le vieillard perdit. Il perdit une mise après l’autre ; mais plus sa perte s’augmentait, plus les autres joueurs paraissaient s’en réjouir. Lorsque le vieillard, doublant toujours ses mises, eut enfin perdu cinquante louis sur une carte, l’un d’eux s’écria en riant aux éclats :

— Bonne chance, signor Vertua ! ne perdez pas courage ; continuez de ponter, vous prenez le chemin de la fortune, et vous ne tarderez pas à faire sauter la banque !

» Le vieillard jeta un regard de basilic