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de lui. Dans le premier moment il crut rêver, il se frotta les yeux, saisit la table et la rapprocha de lui. Mais lorsqu’il vit bien clairement ce qui était arrivé, lorsqu’il nagea dans l’or, lorsqu’il compta et recompta son gain avec délices, une volupté dévorante s’empara pour la première fois de son être, et ce fut fait de la pureté d’âme qu’il avait conservée si long-temps !

» Il eut à peine la patience d’attendre la nuit pour revenir à la table de jeu. Son bonheur fut le même ; et en peu de semaines, durant lesquelles il joua toutes les nuits, il eut gagné une somme immense.

» Il est deux sortes de joueurs. Aux uns, le jeu même, comme jeu, procure un plaisir secret et indicible, et ils en jouissent sans songer au gain. Les singuliers enchaînemens du hasard se développent dans le jeu le plus bizarre, la cohorte