Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/185

Cette page n’a pas encore été corrigée

ainsi, et son étoile l’emporta. Son bonheur allait toujours croissant, et, sans qu’il le remarquât lui-même, le baron trouvait de plus en plus quelque jouissance dans ce jeu du pharaon, qui dans sa simplicité offre les combinaisons les plus chanceuses.

Il ne se montra plus mécontent de sa fortune ; le jeu absorba toute son attention, et le retint toutes les nuits. Il n’était pas entraîné par le gain, mais par le jeu même, enchaîné par ce charme particulier dont ses amis lui avaient souvent parlé, et qu’il n’avait jamais pu comprendre.

Dans une de ces nuits-là, en levant les yeux au moment où le banquier achevait une taille, il aperçut un homme âgé qui s’était placé vis-à-vis de lui , et dont les regards tristes et sévères ne le quittaient pas un instant ; et, chaque fois que le baron cessait de jouer, son regard ren-